Compte rendu du conseil municipal du 19/12/19
Le Tartuffe de Molière, Acte III, scène 1
Le conseil municipal s’est réuni le 18 décembre dernier. Trois points ont particulièrement retenu notre attention. Le premier concerne l’autorisation sollicitée par le maire de Volvic de lancer la consultation des marchés publics pour la construction d’une médiathèque sur le site de la crèche Les Doudous, située pendant plus de vingt ans à côté de la maison du peuple. Le second traite de l’avenant du contrat de fortage pour la carrière Les Littes avec la société Mallet. Le troisième est lié à la dénomination des rues.
Construction d’une médiathèque :
Après avoir entendu les arguments avancés par le maire et dont vous pourrez trouver un compte-rendu très complaisant dans l’édition du journal local du 20 décembre, nous avons pris la parole pour exposer notre point de vue. Notre présentation s’est déclinée en deux parties, l’une consacrée à des remarques sur la forme et le fond du projet, la seconde invitant le maire à apporter des précisions sur le contenu du dossier.
Nous avons commencé par rappeler à l’équipe en place les critiques acerbes qu’ils avaient alors adressées à celle de Jean Laurency, édile de notre cité entre 1989 et 2007 et qui, à l’époque, avait poursuivi son projet de piscine jusqu’aux derniers instants de son mandat. « Scandaleux ! » n’avait de cesse de répéter le groupe OVIV mené par le candidat Hamoumou. L’expérience acquise au fil des douze années passées à la tête de la ville le conduit désormais à adopter la posture rejetée avec force 12 ans plut tôt.
Notre deuxième remarque concerne l’emplacement de cette nouvelle structure. Il faut, nous a-t-on dit, qu’elle soit proche des Volvicois. Ce qui n’était pas un argument quand nous avons demandé qu’une étude ait lieu sur l’implantation du Pôle médical en centre-bourg l’est devenu pour la médiathèque. Quelle logique derrière tout ça ? Il n’y en a pas, parce qu’une fois encore, ce sont les opportunités de l’instant qui conduisent à la réalisation des projets à Volvic.
Nous avons ensuite demandé s’il n’était pas urgent d’attendre la restructuration prévue des autres bâtiments accueillant du public, nous pensons ici à l’EHPAD (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), pour lancer une réflexion sur un projet de médiathèque. Pour toute réponse, l’équipe en place a déclaré ne pas être propriétaire des lieux et donc ne pas pouvoir engager de travail sur le sujet ! Pourtant, alors que cette équipe majoritaire au sein du conseil municipal clame haut et fort qu’elle a obtenu l’accord du département pour construire cette nouvelle structure pour nos aînés, elle veut, dans le même temps, nous faire croire que l’EHPAD ne sera pas cédé à la ville une fois le nouvel équipement réalisé. Nous profitons cependant de l’occasion pour vous assurer que ce dossier n’est pas en haut de la pile des actions menées par le département. Si vous souhaitez en avoir la certitude, faites comme nous, prenez contact avec les élus départementaux, et vous serez ainsi édifiés.
La raison pour laquelle, nous vous invitons à faire cette démarche, c’est que nous la faisons régulièrement auprès des autres collectivités pour savoir si elles ont été sollicitées pour les projets volvicois et à quelle hauteur le financement va être donné. Pour l’instant, le document qui nous a été envoyé 6 heures avec le conseil municipal du 19 décembre stipule : soumis pour avis à la DRAC (Direction générale des affaires culturelles) au conseil départemental et à RLV (Riom Limagne Volcans). Il n’est dès lors pas étonnant que l’aide apportée à ce dossier de 1,7 million d’euros soit approximativement évaluée entre 40 et 80 % par le maire en fin de mandat. Peu lui importe, l’essentiel est de donner le sentiment que ce projet est en marche. Il n’y a là aucune considération pour ses successeurs qui devront gérer la finalisation de la plaine du Ceyssard, la réfection du toit et du parvis de l’église, la réhabilitation du château de Crouzol et la construction de la médiathèque avant d’avoir pu réfléchir à la façon dont leurs propres projets pourront être menés.
Pour que les choses soient claires, si nous parlons du financement par les autres entités c’est non seulement pour attirer votre attention sur l’amateurisme du montage financier des dossiers volvicois, mais c’est aussi pour vous montrer que notre ville est complètement isolée au sein des autres collectivités locales.
Nous terminerons ce premier point sur la perspective à moyen terme que ce projet apporte à la collectivité. Toujours prêt à essayer d’impressionner la galerie, l’équipe actuelle a donné comme sous-titre, « projet scientifique, culturel, éducatif et social ». S’il est scientifique, cela signifie qu’il répond à la façon dont les spécialistes de ces questions envisagent l’évolution des médiathèques à 10 ou 20 ans. Comme vous le verrez en lisant ce qui est à disposition en mairie dans ce maigre dossier, le projet consiste à une simple transposition de l’existant. Quant à la question sociale, à vous de voir !
La deuxième partie de notre prise de parole a été de demander des précisions techniques sur le dossier, quantité de pierre de Volvic utilisée pour le projet, matériau utilisé pour les fenêtres, choix de l’organisation interne du bâtiment. Vous l’aurez aisément compris, nous n’avons rien su de tout cela, le maire glissant allègrement sur les questions qu’il ne maîtrise pas. C’est la raison pour laquelle, nous sommes toujours amusés par la façon dont on nous donne des estimations financières précises sur la façon dont les dossiers sont montés !
Dernière précision, lorsque les candidats à leur propre succession évoqueront les échanges ayant eu lieu au cours du conseil municipal de décembre 2019, ils ne manqueront pas de vous dire, comme ils l’ont toujours fait, de la folie du projet de piscine de Jean Laurency et qu’il est un peu fort de notre part de faire de telles comparaisons entre la mise en œuvre du projet de médiathèque et le centre aquatique de 2007. Si une réelle curiosité vous anime, vous pourrez d’abord leur poser la question du coût de ce désistement et ensuite vous les interrogerez sur la raison pour laquelle ils n’ont pas été capables de fédérer autour d’un second projet de même nature prévu à la Roche Michel alors que cet équipement manque terriblement au nord de l’agglomération clermontoise.
Sachez encore que les élus de l’opposition ne furent pas les seuls se montrer dubitatifs face à ce projet, sa planification et son montage financier. Les élus de la majorité ont été peu nombreux à prendre la parole pour défendre ce dossier si ambitieux, certains même si peu convaincus qu’ils s’abstiendront ou se prononceront contre au moment du vote.
Avenant au contrat de Fortage :
Le contrat de fortage liant la société Mallet à la section de commune de Moulet-Marcenat, Rochevert et La Coussedière pour une durée de quinze ans arrive maintenant à son terme et il convient de la renouveler.
Lorsque nous avons demandé ce qu’était le volume d’extraction annuel, il nous a été répondu que 1000 mètres cubes étaient sortis de la carrière. Sur cette masse, seuls 400 mètres cubes sont utilisables par les tailleurs de pierre et autres émailleurs. Cela signifie donc, par ailleurs, que la remarque faite par notre groupe sur l’aménagement des trottoirs de notre ville en pierre n’était pas aussi impensable que ce que l’on nous a dit alors parce qu’il est légitime de penser que parmi les 60 % de pierre inutilisée on doit pouvoir tailler des bordures donnant ainsi un caractère volvicois à l’aménagement urbain.
Dénomination des rues :
L’inquiétude née de la proximité de l’échéance municipale ne conduit pas l’équipe actuelle à expédier les affaires courantes, mais à s’assurer que certains objectifs personnels soient atteints. Au cours de cette séance du conseil, on a bien rapidement évoqué l’idée de traiter les questions des noms de rue répétés inutilement dans la commune. En fait, il s’agit de répondre à deux attentes de notre maire. Tout d’abord, en perspective de la campagne municipale donner le sentiment que le dossier d’EHPAD avance en lui donnant dès à présent un numéro route de Riom constitue un petit tour de passe-passe destiné aux plus crédules d’entre les électeurs. Ensuite, sachez que la géographie a été une fois de plus revue pour servir les intérêts du prince. Désormais, quand vous sortez de Crouzol vous entrez dans Volvic, le Lac étant réduit à sa plus simple expression entre la ferme du viticulteur et le cœur ancestral du village. Pourtant, l’étendue qui donne son nom au lieu se trouve du côté de ce qui désormais s’appelle Volvic. Mais l’essentiel est ailleurs, que la maison située aux Crozes, propriété du maire de Volvic, fasse maintenant partie du bourg !
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Le chemin est long du projet à la chose :
Le Tartuffe de Molière, Acte III, scène 1
Si nous avons choisi d’intituler cet article en reprenant une célèbre citation de Molière, c’est simplement parce que nous espérons que le plus grand nombre prendra conscience de l’hypocrisie dans laquelle l’information vous est donnée et nous contraint, une fois encore, à prendre le temps de la rédaction d’un compte-rendu. Une réflexion d’autant plus importante pour chaque citoyen qu’informer correctement est l’un des piliers de nos sociétés démocratiques dites de communication.